Announcement · English · Fiction · Memoir

Three Horses for a Narrator

I am currently at work on an autobiographical novel whose central theme is the formation of self-awareness at various reality crossings; the language that has joined me for this project is French, my native tongue.

Since 2021, I have published about thirty stories in English. Yet, suddenly, like an exhausted horse, my English came to a halt. Not one to push an animal, I got off the saddle. Quizzically, my English steed stared back at me. In her eyes, I saw that I was no jockey.

We’d been running to stave off our unease, but we’d galloped so far from our original stable that we needed to build a new one closer to where we’d arrived. We needed a home where we would feel safe and content. As soon as we finished formulating our desire, a third horse showed up. A French horse. For a while now, we’ve all been learning to relax in each other’s company. We’ve also been eating a lot of grass and flowers.

The manuscript is scheduled for completion in the Summer of 2024.

Header photo by Gene Devine on Unsplash

Announcement · English · Memoir

Past-Life Memories Can Be Good for You

“Just Say No – Unsquared,” my short memoir about the positively transformative power of remembering lessons learned in a past life as an opium addict, is now published in Issue X of The Closed Eye.

Now is a good time to reflect a bit on how I managed to write about such a subject. I arrived at near-fluency in American English in the early nineties, a time when New Age conferences were plentiful and where authors like Dannion Brinkley, a former Marine, cracked jokes about his near-death experiences. Philosopher and psychiatrist Raymond Moody had already coined and popularized the term “Near Death Experience.” Additionally, the psychiatrist Ian Stevenson, had already founded the Division of Perceptual Studies at the University of Virginia School of Medicine and popularized the idea that reincarnation could perhaps be proven.  At the time, I counted my blessings and told myself that, had I remained in France, I would have withered away from lack of exposure to content about what was crucial for me to be able to start living the truths embedded in my own unusual life experiences. The odd thing is that I had never heard of the groundbreaking work of French authors and researchers Evelyne-Sarah Mercier and Jean-Pierre Jourdan of IANDS France, among other French trailblazers!

Now, three decades later, I am becoming part of the conversations aiming to redefine our presuppositions about consciousness.

In gratitude to all the people who have paved the way and continue to do so!

Announcement · English · Memoir

Sharing Life Changing Mystical Experiences

It was a pleasure sharing a bit about my spiritual journey during IANDS’ Life Changing Mystical Experiencers’ Panel on August 19, 2023.

Kevin McNamara, Randy Kolibaba, and I spoke from very different places, but we each shared our own piece of the puzzle with a wonderful audience.

Thanks to IANDS, Betty Guadagno, and IANDS’ technical team for making this event possible.

If you missed it and are interested, you can buy a copy of the recording here:  https://isgo.iands.org/product/life-changing-mystical-experiencers-panel/. You may also download a transcript in English or read the translation en Françaises.

headshot Dominique Margolis
Announcement · English

Webinar and Panel Discussion: Life Changing Mystical Experiences

Life changing mystical experiences are profound and ineffable encounters with a transcendent reality that go beyond ordinary perception. In these moments, individuals often report a deep sense of unity with the universe, a dissolution of their individual self, and a profound connection to a higher power or divine presence. 

– International Association for Near Death Studies (IANDS)

If you are interested in mystical experiences, please join me, Kevin McNamara, and Randy Kolibaba on August 19, 2023, at 1:00 pm EDT for a free webinar hosted by IANDS and facilitated by Betty Guadagno. FMI: https://isgo.iands.org/webinar/life-changing-mystical-experiencers-panel/

I will talk briefly about how mystical experiences from a very young age and two near-death experiences shaped my life both in France and in the USA. I will pay special attention to how language and culture shaped and continue to shape what I was able to communicate about them not only to others but also to myself. 

Francais · Memoir

Sauvetages par Vengeance

This is a short memoir. In the original English version published with Tangled Locks Journal, I wrote that I was six years old when I became a victim of incest. In fact, I was not yet four.

Ceci est un court mémoire. Dans la version anglaise originale publiée chez Tangled Locks Journal, j’écrivais que j’avais six ans lorsque je fus victime d’inceste. En fait, je n’avais pas encore quatre ans.

L’inceste a une odeur particulière. La mienne, c’est celle d’un lapin écrasé. A l’âge de vingt ans, je pensais pouvoir oublier cette odeur si je déménageais en Amérique, mais non. Trente ans après mon exile, je revivais toujours la veille de mon quatrième anniversaire sur une petite route de montagne auvergnate qui se trouvait pourtant à des milliers de kilomètres des routes américaines et de la langue anglaise et de tous mes rêves de pouvoir enfin, une fois en Amérique, me libérer de ce traumatisme.

Sur les routes d’Amérique, je conduisais lentement, même lorsque les voitures klaxonnaient derrière moi. J’étais convaincue ne plus pouvoir vivre si, par malheur, j’écrasais un animal sauvage. Le bruit sourd des os écrasés sous les roues, la brutalité de cette douleur, l’odeur du sang mêlé de chair si je sortais pour voir si l’animal était encore vivant – parce que je le ferais, je m’arrêterais au cas où – me tueraient sûrement moi aussi, à petit feu.

Et pourtant, je ne voulais plus mourir à petit feu. À quelques mois de mon vingt-et-unième anniversaire, j’étais déjà à mi-chemin entre étudiante étrangère et immigrante, c’est-à-dire quelqu’un qui avait désormais une chance tangible de pouvoir s’inventer une nouvelle vie. Pendant vingt ans, j’avais réussi à ne pas mourir en France, et il fallait que je continue à réussir à ne pas mourir en Amérique. Pour cela, je devais vivre jusqu’au moment où je pourrais vivre sans revivre le destin qui, depuis la veille de mon quatrième anniversaire, m’avait liée au lapin sauvage mort de mort brutale cette nuit-là sur la route de montagne entre La Bourboule et La Tour d’Auvergne.

La veille de mon quatrième anniversaire, lorsque ce lapin avait traversé l’étroite route de montagne goudronnée entre La Bourboule et La Tour d’Auvergne, il n’avait d’autre endroit où se cacher que dans la décence de mon père, mais…

Les phares de sa nouvelle Citroën DS scindaient en son milieu une pinède épaisse et sombre. J’étais debout entre les sièges avant et la banquette arrière, et j’arquais mon cou vers l’avant pour mieux voir la vie sous des angles jamais vus auparavant.

Je vis le lapin au milieu de la route, paralysé dans le faisceau des phares.

J’ai crié pour alerter mon père, pour qu’il s’arrête.

Mais il a accéléré pour écraser le lapin, de façon délibérée.

Le bruit du meurtre résonna jusque dans mes propres os. Mes os, qui ne se tenaient plus droits dans la DS a la suspension si souple, furent également brisés.

“Pour ton déjeuner d’anniversaire,” dit mon père en reculant un peu la voiture, “un bon ragoût de lapin.”

Il descendit de la voiture et jeta le petit être ravagé dans le coffre. Son corps fit un bruit sourd à l’atterrissage. Et puis il y eu le bruit sec et violent du coffre que mon père referma.

La fiancée de mon père, assise devant à la droite de mon père, essuya le coin de mes lèvres avec son mouchoir en lin carré brodé main. Elle n’eut pas le temps de prévenir son futur mari, qui se rassit dans la mare de mon vomi.

« Pourquoi t’as fait ça ? » demanda-t-elle.

“C’est la petite,” répondit mon père, sèchement, “elle est trop sensible !”

Sa future femme lui rappela qu’il y avait une couverture de pique-nique dans le coffre. Il ressortit pour le récupérer. La couverture de laine, replète du sang du petit animal, ramassa la majeure partie de mon vomi.

“Ta future maman est un bijou de petite femme”, déclara mon père. “Ce mouchoir brodé main dont elle s’est servie pour te nettoyer la bouche était un cadeau de fiançailles. A cause de toi, elle va devoir le jeter, mais elle ne se plaint pas.”

Je savais que je devais dire oui, oui que j’avais de la chance de l’avoir pour ma nouvelle maman, bientôt. J’étais incapable de dire un mot, mais j’ai quand même hoché la tête pour bien montrer ma soumission dans la faible lumière de la cabine de la DS.

“Voilà, c’est bien”, me dit-il, serrant mes joues et mon menton dans l’étau de ses mains.

Ses mains, couvertes de sang, de chair et de fourrure, puaient l’inceste.

Ma mère n’a pas reconnu l’odeur quand elle m’a récupérée quelques jours après mon anniversaire, mais elle a hurlé en se tenant la bouche comme si j’étais devenue le fantôme qui vivait dans la maison derrière la ferme de ses parents. “Que s’est-il passé ?” demanda-t-elle. “Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?”

Je ne pouvais pas lui dire ce que mon père avait fait pendant la sieste quelques heures avant la mort brutale. Je ne pouvais pas parler du tout. Mon œil gauche ne pouvait plus regarder personne dans les yeux. Quelques semaines plus tard, l’ophtalmologue me demanda si j’avais souffert d’un quelconque traumatisme qui aurait pu causer mon estropie. Ses mots ne me disaient rien. Les enfants, ça ne comprend pas, et ma mère ne savait pas puisque, par décret du tribunal, j’étais obligée de passer la moitié des vacances scolaires avec lui et sans elle. J’ai regardé par terre.

Le chirurgien força mon œil gauche à regarder aussi droit que possible. La perte de vision inexpliquée dans cet œil fut aussi quelque peu arrêtée par des verres correcteurs.

L’odeur de sang mêlée de chair et de poils qui me rappelait de garder l’inceste secret m’a accompagnée à l’autre bout du monde. C’était cette odeur qui me faisait conduire lentement, même lorsque les voitures klaxonnaient derrière moi.

Je scrutais les bords des routes américaines à la recherche de signes de brutalité. Je les ai trouvés. C’est ainsi que j’ai commencé à sauver des petits êtres qui n’avaient aucune chance. Je me suis arrêtée pour des oisillons, des oiseaux écrasés par des voitures mais toujours vivants quand je les trouvais, des chatons orphelins, des chats incendiés, des chiens désespérés, des cerfs coincés dans des clôtures, des vaches et des ânes oubliés, et tant d’autres.

Ils étaient moi, aussi.

Parfois, je pouvais nous sauver. Parfois je ne pouvais pas. Parfois, il y avait des gens qui nous aidaient, mais parfois nous étions seuls.

Trois décennies de sauvetages occasionnels mais persistants se sont accumulés en une montagne de savoir-faire. Ces sauvetages de petits êtres sans défenses sont devenus ma grâce salvatrice.

L’heure sonna, enfin. Je pris l’enfant de quatre ans que j’étais sous mon aile d’adulte. Ensemble, on acheta un billet d’avion pour notre anniversaire, direction le

père.

On le coinça derrière le bloc de boucher de sa cuisine en lui disant qu’on se souvenait clairement de tout. Il a nié tout acte répréhensible.

Mais tous nos actes de sauvetage nous avaient appris que la plupart des agresseurs nieront leurs méfaits jusqu’à la mort. On traita le père de lâche en lui crachant à la figure. Il nous traita de folles, mais on avait l’habitude de ce genre de réaction de la part de ceux qui font du mal aux animaux. Nous avions appris à tenir bon. Il ne pouvait plus nous faire de mal. Il ne pouvait pas non plus nous dissuader de continuer à sauver ceux qui étaient laissés pour morts, y compris nous-mêmes.

Maintenant, on nourrit et on abreuve des lapins sauvages et leurs bébés. On les regarde boire et manger depuis la fenêtre de notre chambre, et on s’exprime véritablement, avec une détermination d’acier, et en gardant les yeux grands ouverts.

Published in English in Tangled Locks Journal on September 20, 2021

Announcement · English

Tina’s love songs

What’s love got to do with it?

I blinked, and America’s become a private dancer. Of course, I’m borrowing from Tina Turner’s famous songs, both released in 1984. At the time, I could not understand the lyrics without playing the songs over and over while painstakingly writing down the words I thought she said and looking them up in a bilingual dictionary. But now that I understand American English, and from what I’ve already heard and seen as of February 2025, it seems that the wondrous Tina was also singing, unfortunately, about the future America.

Is America now a private dancer to the highest bidder in exchange for lucrative real estate deals, no longer for a husband and a family, and no longer in deutsche marks or dollars but in king crypto or dollars? And all that in only forty years?

What’s love got to do with it?

What would Jesus say if he were alive today? I don’t know, but I keep writing stories to bridge the abyss between spirituality and harsh realities. Four stories that I wrote last fall and winter are now forthcoming with publishers in the USA, Germany, and India.

Luz and Corazón, a story that I originally published two years ago, was recently performed by the actress Val Cole. You may listen to it on YouTube. I never knew how much an actress and a good sound studio could transform my written words! Heartfelt thanks to Wildsound and to Val Cole!

Francais · Memoir

Les Droits des Femmes Américaines v. La Fin

Voici la version française de American Women’s Rights v. The End publiée en anglais dans la revue québécoise bilingue The Nelligan Review (https://www.nelligan.review/):

Depuis le 24 juin 2022 aux Etats-Unis, le droit à l’avortement n’est plus protégé par la Constitution fédérale. Deux ans seulement après le revirement de jurisprudence concernant Roe v. Wade, le droit des femmes à l’avortement est dorénavant restreint ou carrément supprimé dans environ la moitié des États. En pratique, cela signifie que, dans la moitié du pays, nous avons moins de deux semaines à partir du moment où nous réalisons que nos règles sont en retard pour décider d’avorter, trouver un prestataire d’avortement, réunir les fonds nécessaires pour un éventuel voyage interétatique, obtenir un rendez-vous, et subir l’intervention. En effet, le compte à rebours légal commence dès le dernier jour de nos dernières règles ! L’avortement est néanmoins toujours accessible dans environ la moitié des États, mais cela peut changer rapidement si Trump est réélu en novembre 2024, alors je prie Dieu pour que Kamala Harris puisse être élue présidente des Etats-Unis en novembre 2024.

Je prie Dieu pour que Kamala Harris gagne. Attendez ! Ai-je bien écrit que je prie Dieu pour que la candidate démocrate à la présidentielle soit élue afin qu’elle préserver et restaure nos droits en matière de sexualité et de procréation ? Oui, car l’anglais est ma langue d’adoption, et donc j’ai dû apprendre cette langue qui met Dieu a toutes les sauces. Les Américains mettent Dieu par ci et par là plus souvent qu’ils ne le pensent. Ils éternuent, et c’est que Dieu vous bénisse ! Ils s’énervent, et c’est oh mon Dieu ! Ils pensent que vous êtes sur la mauvaise voie, et ils vous  demandent, au nom de Dieu, pourquoi donc. Ils sont stupéfaits, et c’est pour l’amour de Dieu. Le Seigneur a également sa place à la table du parler, alors faites attention de ne pas prononcer le nom du Seigneur en vain sous peine que Dieu vous foudroie – bien que, jusqu’à présent, Dieu ait épargné tous les menteurs. Dieu ne se montre pourtant pas rechignant envers les armes à feu. Il n’y a qu’à lire les signes divins qui apparaissent sur les casquettes de baseball : Dieu, Fusils d’Assaut, et Trump. Parfois, on ajoute Liberté, Bière et Barbecue à cette salade de mots. Jésus se tient quand même un peu en retrait. Jésus côtoyant une mitraillette serait une image un peu plus difficile à avaler, peut-être. Vous devriez vous plonger dans le Nouveau Testament. Aime ton prochain comme toi-même. Dieu, ça prend moins de place en majuscules sur un chapeau, et ça donne meilleure conscience que Jésus. À moins que vous ayez plus d’espace pour écrire, comme sur les T-shirts à 19,99 $ d’Amazon. Alors là, Jésus est mon sauveur, et Trump mon président. Oh, Seigneur ! Oh mon Dieu ! Oh, Jésus !

Quand j’étudiais l’anglais en tant que langue étrangère en France dans un lycée de province, Monsieur Regard, mon professeur, avait prévenu notre classe que nous ne pourrions comprendre les Américains si nous ne consacrions pas au moins un peu de temps à la lecture de la Bible et de l’histoire des puritains en Angleterre et dans le Nouveau Monde. Nous étions des adolescents, à l’époque, alors nous affairer à comprendre les paroles des chansons rock – ou disco, dans mon cas – était plus attrayant. De plus, je n’aurais jamais pensé, à seize ans, que je me trouverais en Californie du Sud quatre ans plus tard en tant qu’étudiante étrangère De plus, j’avais lu qu’il y existait la séparation de l’Église et de l’État aux États-Unis. De plus, j’avais lu que les États-Unis étaient une démocratie fondée sur les principes des droits naturels, tout comme en France. Les gens avaient des droits naturels qui existaient avant que Dieu ne se laisse pousser la barbe et avant même qu’il naisse. Il nous restait simplement à définir et défendre ces droits, après cela. Les droits des femmes, les droits des enfants, les droits des animaux. Lève-toi, debout, lève-toi pour tes droits, comme dans la chanson de Bob Marley.

Une fois aux États-Unis, cependant, une dissonance cognitive s’est installée dans ma vie. Je n’ai encore pas su régler la discorde mentale qui résulte des conflits nés des affrontements entre mes observations et mes apprentissages à la vie américaine, d’une part, et d’autre part de la confluence entre le mythe du rêve américain et l’idée très personnelle que je m’étais faite des États-Unis avant de m’installer dans ce pays. En effet, peu après l’age de seize ans, j’avais commencé à envisager de quitter mon pays natal car j’essayais de survivre à une enfance difficile. Je réfléchissais. Sans l’intervention des Américains et des forces alliées pendant la Seconde Guerre mondiale, mes grands-parents maternels auraient été abattus ou déportés pour leurs activités dans la Résistance française, alors je me suis mise à penser que les Américains pourraient tout aussi bien me sauver. C’était aussi simple que cela, dans mon esprit d’adolescente de seize ans.

Je devins citoyenne américaine avant la trentaine, mais j’étais encore loin de comprendre de quel genre de libération j’avais besoin. De qui devais-je me libérer, et de quoi ? Bref, l’Amérique ne m’avait pas sauvée comme par magie dès l’instant où j’avais posé le pied sur le sol américain à la descente de mon vol intercontinental. J’aurais bien aimé que l’Amérique soit si grande qu’elle puisse résoudre comme par magie tous mes problèmes – linguistiques, économiques, psychologiques, émotionnels, juridiques, et surtout ceux que je ne pouvais nommer, ceux qui pourtant dirigeaient ma vie. Oui, j’aurais aimé que l’Amérique soit un pays magique digne de Disneyland, mais pour de vrai. Un endroit où tous nos souhaits se réalisent.

En décembre 2000, cependant, un sérieux sentiment d’appréhension commença à s’installer. L’élection présidentielle entre Gore et Bush était trop serrée pour nommer un vainqueur. La marge de victoire était inférieure à 0,5 % en Floride, alors la Cour suprême de Floride ordonna un recomptage manuel, mais l’équipe juridique de Bush affirma que la Cour suprême de Floride avait outrepassé son autorité et porta l’affaire devant la Cour suprême des Etats-Unis. La Cour suprême – comme elle a continué à le faire le 1er juillet 2024 – s’est prononcée contre un processus électoral démocratique. 

En décembre 2000, la vie commença à ne plus jamais être comme avant, pour moi. Mon espoir de voir l’Amérique mener le monde vers une ère d’énergie durable s’effondra. Pire encore, j’ai ressenti un sentiment profond de trahison, comme si un membre de ma famille adoptive pour lequel j’aurais donné ma vie m’avait mutilée à vie. J’étais si perturbée que j’ai même envisagé d’abandonner ma première année de doctorat en anglais pour aller vivre hors réseau, loin des gens. Mais comment allais-je prendre soin de mes chiens ? Et comment allais-je survivre ? J’ai maintenu le cap, cependant, même si l’espèce de brise-glace psychologique dans lequel je me suis installée pour naviguer ces eaux menaçantes me donnait le mal de mer. Même si j’y laissais la peau, j’allais devenir plus Américaine que les Américains de naissance !

J’aurais aimé comprendre, en l’an 2000, ce que Robert Kagan a expliqué de manière si brillante et succincte dans une interview accordée à Vanity Fair en avril 2024 alors qu’il faisait la promotion de son dernier livre, Rebellion : How Antiliberalism Is Tearing America Apart – Again. Kagan soutient qu’ « il y a toujours eu un segment de la population hostile à la démocratie libérale – et qu’il ne manque pas de figures de proue pour mener une révolte contre elle ». Il retrace cette tendance antilibérale américaine « depuis la fondation de la nation jusqu’au mouvement MAGA d’aujourd’hui, et lance un avertissement sévère : Donald Trump, ses alliés et ses partisans ont rendu possible la dissolution de la démocratie libérale américaine ». Et « qu’ils réussissent ou non », écrit Kagan, « dépendra du peuple américain, démocrates comme républicains ».

Les opinions de Kagan dans le Washington Post sont accompagnées de titres effrayants tels que « C’est ainsi que le fascisme arrive en Amérique », « Nous avons une démocratie radicale. Les électeurs de Trump vont-ils la détruire ? » ou encore « La dictature de Trump : comment y mettre fin ? » Quel sera le titre de sa prochaine opinion dans le Washington Post maintenant que la Cour suprême a statué le 1er juillet 2024 que « le président est désormais un roi au-dessus de la loi », comme l’a exprimé la juge Sotomayor dans son opinion dissidente ?

Selon l’Encyclopédie de l’Holocauste, le fascisme rejette les pratiques du gouvernement démocratique représentatif ou libéral. Les dictateurs n’autorisent pas l’existence de partis d’opposition forts. Aux États-Unis, nous avons toujours un système bipartite, mais que se passerait-il si Trump était élu en 2024 ? Trump lui-même a répondu à cette question le 29 juillet 2024. Comme le rapporte The Guardian, Trump a exhorté ses partisans à « sortir et à voter, juste cette fois », ajoutant que « vous n’aurez plus à le faire. Quatre ans de plus, vous savez quoi ? Ce sera réglé, tout ira bien, vous n’aurez plus à voter, mes beaux chrétiens. » Et si ses propos effraient même Fox News, Trump ment et dit qu’il ne pensait pas vraiment ce qu’il a dit – jusqu’à ce qu’il gagne.

Ne vous y trompez pas : les partisans du mouvement MAGA veulent que le Dieu de l’Ancien Testament intronise leur roi Trump, l’Élu qui déchaînera la colère de Dieu sur tous ses adversaires. Et cela est vrai pour les partisans de Trump qui sont nés aux États-Unis ainsi que pour les immigrants qui aspirent aux traditions autoritaires de leur pays d’origine parce qu’elles leur sont familières. Un pigeon se lève tous les jours. Les pigeons MAGA croient que leur roi les sauvera de la dictature des principes énoncés dans le Nouveau Testament. Ils ne le formuleraient pas ainsi, bien sûr. Ce sont de bonnes gens, a ce qu’ils en disent. Mais, dans leur monde, les femmes furent créées à partir de l’une des côtes de l’homme, l’homme doit dominer – pas protéger – la nature, et le monde vivant doit se soumettre à un suzerain tout-puissant qui a du goût à la vengeance.

Je vous en supplie : votez pour Kamala Harris et Tim Walz, sinon c’en est fini de la démocratie américaine !

Announcement · English · Essay · Memoir

Irreversible

My mother was not yet one and my father not yet two years old when the Second World War officially started in Europe. Growing up, I often wondered how the pervasive fear that my grandparents must have felt shaped my parents’ upbringing and subsequent behavior toward me. There was a mystery that I could not solve, however – and still can’t. Why was it that, under similar socio-political circumstances, people of the same background and raised within miles of each other could value behaviors that were at the opposite ends of the human behavioral spectrum?

After nearly four decades of living in the USA, I feel like I haven’t even left the France of my childhood. The difference between sitting down at the paternal side of the table and sitting down at the maternal side of the table is as vast as sitting down at the MAGA side of the table and sitting down at everything else that is not MAGA side of the table. As a child, I had no choice but to be split in two along with the table. Divorce court orders.

When might makes right and lies don’t matter…That’s not my way of life, not in France, not in the USA. What do I do about it?

Hoping that I may convince a few undecided voters before the 2024 elections in the USA, I wrote two political essays.

From “A Bad Case of Betrayal Trauma,” fellow author François Bereaud (francoisbereaud.com), highlights that 

Like with drunks, there’s no point in arguing. Economic uncertainty can bring out the worst in people regardless of where in the world you live. As fascists know too well, reason is no match for frustration. 

 “So well stated. And so rough to read … after,” posts Bereaud.

From “American Women’s Rights v. The End,” to be published in the Nelligan Review, I highlight the following:

Make no mistake about it: MAGA supporters want the God of the Old Testament to enthrone their King Trump, the Chosen One who will unleash the wrath of God on all his opponents. 

May the real God help us all!

Announcement · English · Memoir

Grief and Writing

My little Nina died. I will never be the same. 

It sounds trite. It is not. 

Nina was – it’s difficult to write “was” as I can’t let her go – a little chihuahua terrier mix I adopted from the Pasadena Humane Society in 2014. I can’t let her go. 

She died on the last day of September 2024. It was a Monday, the day of Shiva.

I listen to David Gilmour. Nina and I touch the space between guitar and divine; think of Michelangelo’s two hands, but it’s my hand and Nina’s paw. 

Looks like I am trying to cope with loss through creative writing as my two latest publications are about loss. 

A Vision of Love” is about incarnating a vision of love after you wake up and lose it. The 108-word micro was accepted for publication the day when I picked up Nina’s ashes, which was on Monday, October 7. It was published the following Monday, October 14, in Maya’s Micros, the 108-word max short form feature of the literary magazine The Closed Eye Open. “Why 108, you may ask? Have fun speculating” writes Maya Highland, who edits that feature, along with Daniel A. Morgan. For me, that number has to do with Shiva and Mondays.

In 2023, The Closed Eye Open had already published “Just Say No – Unsquared,” a story about how a past life recall positively influenced my life. I feel a kinship with the editorial focus of that magazine. 

My other recently published story is “Blue Frog Looking for Her Words,” which is about grief after the suicide of a loved one. It was published in September 2024 in Wild Roof Journal. It so happens that Aaron Lelito, who is one of the editors of The Closed Eye Open and Maya’s Micros, is also the founder and editor-in-chief of Wild Roof Journal. Synchronicity at play.

I thank the editorial team of both journals for allowing my words to exist on their pages, but I’m still looking for my words.

Announcement · English · Memoir

Vote Kamala

2024 is a crucial election year in the USA. If Trump is elected, our American democracy will be in peril, and it’s putting me on edge.

I have been writing a couple of personal essays on that subject to help stave off my anxiety at the prospect of becoming a Trump subject in a fascist state sanctified by the Supreme Court and organized according to the dictates of the 2025 Presidential Transition Project.

I’m grateful to Tangled Locks Journal for creating a space where women like me can express their hope for a strengthened democracy. Vote Kamala and read my most recent essay, “A Bad Case of Betrayal Trauma.” 

Announcement · English · Memoir

For Where Your Treasure Is, There Your Heart Will Be Also

I recently went back to Auvergne for about a month to help my mother transition into a new nursing care facility. It was a time of genuine sharing with friends, family members, neighbors, and trusted community members. It was a time of reminiscence, sadness, but also joy. It was a time of accounting for the treasures or lack thereof gathered on the journey of life. It was a time for surveying how such treasures were shared and how such sharing or lack thereof impacted us and those in our environment. 

 It was also a time of wondering why on earth I had left as I do love my native Auvergne. I knew, already – I had left shortly after my maternal grandfather Marius’ death on the heels of my sixteenth birthday. Without him as my safety net, I did not think that I could survive life. Even though I never tried to commit suicide, my body shut down as Marius was in the process of dying. I wouldn’t have minded dying, too, but a near-death experience showed me what would happen if I let go of the will to live. That’s the subject of another story (my next story, perhaps). The practical consequence of that near-death experience was that I would have to find a way to remain alive. In my young mind, the idea that America and Americans could save me because they had saved Marius during the war, started to take form.

As I walked down the streets of Tauves, the wonderful village in which my grandparents owned a tailoring shop they had jointly named Le Style Modern’, I started pondering the reasons why the loss of my grandfather had so profoundly affected the course of my life. I often stopped in front of the house that is no longer Le Style Modern’ – the shop is now owned by someone else who transformed it into a vacation home. During my stay, the brown shades on what used to be the shop windows were rolled down. I could not see through, but I stared through the brown metal anyway. And when I got back to the USA, I wrote On the Edge of My Mother Tongue, which was published in the July 2024 issue of the gorgeous magazine The Write Launch.

My grandfather Marius and the dog Marco Polo, Marius’ sidekick, lay treasures in my heart that thieves cannot steal. It has been my goal to pass them forward to my son, and it will be my most treasured achievement if I succeed.

Announcement · English · Fiction · Memoir

When Obstacles Propel Us Forward

My goal to start writing in French while still living in the USA has fallen flat. Doing so is about as easy as raising a bilingual child when only one of the parents speaks the other language.

And yet, writing in French for the last few months has taken my writing in a new direction. It has led me to focus on the crucial importance of context and of narrative structures such as the hero/heroine’s journey and hybrid forms.

My newest short story in English, a fiction hybrid entitled “Blue Frog Looking for Her Words,” is a direct result of my dabbling in both languages at once. It will be published in the September 2024 issue of Wild Roof Journal. Much gratitude to Aaron Lelito and his team!